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Brèves chroniques familiales
8 avril 2012

Les années folles

TriptiqueEnfantsCourtois

 Les années dites folles  furent sans doute les années heureuses de la fratrie Courtois, celles qui commencent tout naturellement en 1918. C'est la fin d'un cauchemar de quatre ans et de cette boucherie suicidaire que fut la première guerre mondiale,  la "Grande Guerre". Ce fut pour mes grands-parents le retour de François auprès de sa nichée. Une nichée enrichie par l'arrivée
le 20 octobre 1918, trois semaine avant l'armistice, d'Yvonne la benjamine après René son frère 
le 18 octobre 1915, cadet de ma mère Jacqueline, elle même née le 25 août 1909 à Paris.


 Période festive et laborieuse aussi, comme tout le pays employé à penser ses plaies et à remettre
en marche une machine économique toute consacrée à l'effort de guerre.

Terminé le camouflage des tanks et des canons, François va pouvoir se consacrer à la création des motifs destinés à la soierie Lyonnaise comme à la conception des modèles qu'Angèle réalisera :
la maison "AngèleFrançois" prend son essor.


 Les photos et le courrier de l'époque reflètent bien ce climat de convivialité créatrice : évocation
de séjours en Bretagne, St Brévin entre autre, où le pinceau de l'aquarelliste trouve les motifs d'inspiration dont nous conservons la trace dans les petites œuvres délicates qu'il nous a laissées. Séjours entourés d'une parentéle joyeuse, cousins, cousines ou amis. Tout ce petit monde barbotte, danse, flirt et s'amuse. Le talent créatif d'Angèle et François ne se cantonne pas à l'alimentaire,
la réalisation est entreprise d'un théâtre de marionnettes dont Angèle habille les personnages, généralement inspirés de l'actualité, journaliste, opérateur du cinématographe, policier, militaire,  aviateur et autres ballerines, dont les ficelles sont tirées à tour de rôle par les membres de cette joyeuse bande. Mais il faut  sonoriser le plateau et sur les paroles des saynètes interprétées devant
les décors dus au pinceau de François, celui-ci, toujours musicien, compose les petites opérettes
qu'il interprétera au piano.  


 Sur les clichés conservé on voit Jacqueline à St Brévin,cbrandissant joyeusement un énorme filet à crevettes, entourée de René et Yvonne (toujours un peu boudeuse !) munis des indispensables paniers.

 Bien sûr il y eut aussi des soucis au cours de ces années de leur belle jeunesse, en particuliers ceux que donna la santé de René, fragile au point qu'il ne dut de survivre qu'au dévouement d'Angèle et à l'initiative audacieuse d'un vieux médecin de campagne. Celui-ci, pour faire chuter la fièvre qui menaçait de l'emporter, le fit envelopper d'un drap trempé d'eau glacée: gonflé mais efficace !  
 Il fut ensuite confié, pour retrouver vigueur et santé, à un curé breton dont il conservait un souvenir pittoresque où les bolées de cidre et le Calva n'étaient pas absents... Difficile d'imaginer René en enfant fragile à qui connut l'officier de marine athlétique qu'il devint ensuite !
  Mais tandis que Yvonne grandissait, mignonne (et boudeuse) à l'ombre de ses aînés, Jacqueline qui étudiait le piano au Conservatoire dans la classe de Marguerite Long, rencontrait à St Efflam en 1928 un certain Jacques Labour, officier de marine marchande, qui parvint à la séduire avec des promenades sur le "tansed" de sa moto, expérience sans doute exaltante, dont elle conservait un souvenir... cuisant. Mais ceci est une autre histoire !

À bientôt sur nos lignes.
Captain Clo

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Commentaires
S
En fait tes grands-parents ont inventé les Guignols de l'info avant tout le monde !<br /> <br /> Merci encore pour ces belles nouvelles familiales...
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