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Brèves chroniques familiales
17 avril 2012

Jacques le rebelle !

JacquesLabour

 Naissance  le 28 octobre 1903 à St Mandé, Seine, fils de Louis Camille Labour et de Victoire, née Boursin (extraits lapidaires de l'État civile).
Il lui reste alors soixante douze  années à vivre. Trop courtes pour mener à bien tous les projets nés de son imagination fertile.
  S'il ne fut certes pas un intellectuel, son cerveau effervescent ne cessa jamais de lui inspirer des entreprises originales sinon orthodoxes, tant au regard des conventions d'une famille résolument bourgeoise que des principes de base de l'économie !
  Cet état d'esprit, qui ne transparaît pas sur les sages images de son enfance telles que cette photo de premier communiant vêtu d'un costume de marin prémonitoire, se manifeste pourtant très tôt par un manque de goût évident pour les rigueurs de la scolarité.
  Il faut dire à sa décharge  que les bouleversements de son adolescence, prémices de la guerre déclarée en août 1914, départ de son frère aîné Jean aux armées, maladie de Bob le second, départ de la famille du 55 devant les risques d'invasion pour s'installer sur les hauteurs de Cannes, avec une scolarité dans un collège du Cannet où le climat était plus favorable aux activités buissonnières qu'à l'étude des mathématiques, n'ont pas vraiment stimulé son d'assiduité aux cours. Il s'y est plus distingué par un certain nombre de tours pendables portant la marque de son génie créatif comme, par exemple, celui consistant à enduire de savon de Marseille les rails du tramway  dans la côte du Cannet, avec des conséquences regrettables pour le trafic...
  La fin de la guerre en 1918 le trouve à 15 ans au milieu de l'euphorie de la victoire, spectateur d'événements auxquels il n'a  participé qu'en spectateur. Tourbillon de bonheur, celui de son frère Jean auréolé du prestige de la fameuse escadrille des Cigognes à laquelle il fut affecté après avoir été breveté pilote dans les derniers mois du conflit et dont on va célébrer les fiançailles avec la belle Yvonne Milliard. Celle qui, avec sa beauté et sa gaieté méridionale, lui apporte aussi de Montpellier une confortable dot !  Bonheur familial et mondanités diverses  cependant occultés par la tuberculose puis la mort de Bob.
  Jacques y est un peu à la dérive, d'échecs scolaires en recherche d'établissement susceptible de le "dresser",  il se détache encore plus de la conformité telle que la conçoit Camille, son père. Incarnation de la réussite sociale, celui-ci ne se reconnaît évidemment pas dans dans son cadet, trublion qu'il va bientôt mettre en demeure de choisir entre ses chimères adolescentes et les réalités de la vie.
  Ce sera chose faite en 1920 : Jacques a 17 ans et quitte les certitudes de la maison familiale pour les aléas de la navigation en embarquant comme novice sur un navire marchand. Il va pouvoir découvrir enfin le vaste monde et des milieux bien étrangers à l'univers protégé du 55 avenue Alphand à St Mandé. Le gamin turbulent s'en tire plutôt bien. A bord des cargos sa curiosité, son goût et son aptitude aux travaux manuels trouvent à s'exprimer et il ne tardera pas à réaliser que s'il veut faire une carrière dans la marine marchande et y prendre du galon, il va lui falloir  se spécialiser et pour cela rouvrir enfin ces satanés bouquins.
  Mais il lui faudra passer par la petite porte, rançon de son mépris passé pour l'étude, en effet l'Ecole d'Hydrographie qui forme les officiers de la marine marchande moderne n'est pas encore à sa portée. Qu'à cela ne tienne, la TSF, prodigieusement développée au cours des hostilités et qui s'impose désormais sur les navires marchands, réclame des opérateurs. Cela tombe bien, à bord des navires il s'est lié d'amitié avec les officiers radio qui l'ont initié à la manipulation et aux mystères de la radio-électricité.
  Retour donc sur les bancs de l'école, ce seront ceux de l'Ecole de la Rue de la Lune, à Paris, établissement réputé qui formait alors les candidats au Brevet de Première Classe des PTT. Le niveau est élevé et l'examen qui en sanctionne les études est difficile. Jacques y aura mis toute l'énergie dont il est capable et montré sa véritable personnalité en décrochant le fameux Brevet. Désormais, dûment breveté opérateur radio de première classe,  il va pouvoir offrir ses services aux compagnies de navigation.
  Ne faisant jamais rien comme tout le monde, au lieu de viser un embarquement de tout repos, il cherche et obtient d'être engagé sur les chalutiers qui pratiquent la grande pêche en mer du Nord. Le métier est rude, l'inconfort total et les risques réels mais en contrepartie les salaires en sont bien supérieurs. Ce sont ces salaires qu'il réinvestira dans les études théoriques de Lieutenant puis Capitaine au Long Cours, tout en cumulant les années de navigation nécessaires à l'obtention de ces brevets.
  Je vous garde la suite pour la semaine prochaine. A bientôt donc sur nos lignes.
 
   Captain Clo

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